Un mode de calcul du DPE pénalisant pour les bâtis anciens et une pression à la baisse des prix pose la question d'un DPE spécial "ancien".
Le Diagnostic de Performance Energétique (DPE) est un document qui permet d'évaluer la consommation d'énergie d'un logement. Depuis juillet 2021, un nouveau mode de calcul du DPE est en vigueur, ce qui a entraîné une augmentation de 8% du nombre de biens immobiliers considérés comme des passoires énergétiques (notés F ou G au DPE), passant de 4,7 millions à 5,2millions en France. Cependant, de plus en plus de personnalités politiques s'interrogent sur la pertinence du nouveau DPE pour les logements anciens et réclament la création d'un diagnostic spécifique pour le bâti existant.
La création d'un DPE spécial "bâti ancien" est justifiée par le fait que les diagnostiqueurs réalisant les DPE ne sont pas toujours qualifiés quant au patrimoine et traitent de la même manière un bâtiment ancien et un bâtiment construit il y a dix ou vingt ans. Des spécialistes "DPE patrimoine", ayant suivi une formation particulière, sont donc nécessaires selon certains élus.
En attendant un éventuel nouveau DPE pour les logements anciens, les biens considérés comme des passoires énergétiques souffrent depuis la mise en place de la loi Climat et Résilience. Selon une étude, le prix de vente des logements classés F ou G au DPE est en moyenne inférieur de 3,9 % à celui des biens mieux notés. Cet écart de prix pourrait même se creuser dans les prochains mois dans la mesure où le prix des passoires thermiques augmente plus lentement que celui des autres biens immobiliers.
Les passoires thermiques sont également soumises à des contraintes de plus en plus nombreuses, comme l'audit énergétique obligatoire depuis le 1er avril 2023 pour les biens classés F ou G, qui sera étendu aux biens classés E en 2025 et ceux classés D en 2034.
A noter que 30% des passoires énergétiques du parc immobilier français se situent en Ile-de-France.
Source: Seloger.com Edito